Avantage et inconvénients d'une femme indépendante

1ère Partie : Le début du commencement

Tout est arrivé sur le chemin du boulot. J’étais stagiaire dans une grande société de la place. J’ne me jette pas des fleurs mais j’suis hyper motivée et intelligente. Avec mon abnégation, ma ponctualité et ma bravoure, j’savais que tôt ou tard un contrat me sera proposé. J’étais devant l’arrêt bus vers les 7h00mn avec 3 personnes (une dame qui a l’âge de ma maman, un garçon et moi) pour attendre tranquillement un bus. Soudain, une voiture se gara devant nous "Bonjour !!! On dirait que les transports en commun sont en grève. Si ça vous arrange, j’pars jusqu’en ville". On pouvait entendre les "ALHAMDOULILAH" qui résonnaient dans nos différentes bouches. Il ne l’a pas répété 2 fois, que nous sommes tous montés à bord. La dame était assise devant, le garçon et moi étions derrière. Sur le chemin, la dame ne cessait de prier et de louer la gentillesse de cet homme « Mon fils, que le Bon Dieu te garde. Tu es vraiment gentil. Si toutes les personnes faisaient comme toi, j’pense que le monde serait beaucoup mieux. Ça ne coûte rien de mettre à bord des personnes dans ta voiture, vu que vous partez dans la même direction. Aujourd’hui, l’égoïsme gagne de plus en plus du terrain. Mais, on ne peut pas en vouloir aux gens qui ne rendent pas service. Chacun à sa propre expérience. Les mauvaises personnes ont eu raisons sur les bonnes personnes. Certaines, tu les aides et elles te créent des problèmes. En tout cas, j’prie pour que le Bon Dieu te garde ». J’réponds par un AMINE. De derrière, ils ont aussi formulé des prières à l’encontre de cet homme. Sans lui, nous serions en retard et ce n’était même pas sûr que nous ayons une voiture, avec cette grève. Le garçon était le premier à descendre, quelques mètres après, c’était au tour de la dame. J’étais seule avec le mec. Il me regarde dans le rétroviseur. "C’est madame ou mademoiselle ?" Moi qui suis du genre caractériel et réservé, j’devais bafouiller mes principes pour rendre la politesse à ce monsieur qui m’a rendu service. Avec le sourire, j’réponds, c’est "Mademoiselle". Il me sourit avant de poursuivre "Ah bon ! J’crois maintenant que nous les hommes, nous sommes devenus tous aveugles. Non ! Je n’irai pas vite. Est-ce que ce n’est pas toi qui veux être mademoiselle pour le moment ? Parce qu’avec cette beauté, impossible d’être célibataire. Oups, j’ai perdu mes bonnes manières. Je ne me suis même pas présenté. Je m’appelle Badara GUEYE mais c’est Badou pour les intimes" La discussion pouvait démarrer malgré moi. J’étais obligée de discuter avec lui. J’ai évité tant bien que mal le sujet sur ma situation matrimoniale mais c’était peine perdue, le gars insistait pour savoir les vraies raisons de mon célibat. Je me suis laissé aller "Enchantée Mr GUEYE. C’est Seynabou LY et Zeynab pour les intimes" Il me coupe la parole "Tu peux m’appeler Badou, ça ne me gêne pas". J’reprends la parole "Comme vous le voulez. Badou, j’suis célibataire parce que je le veux. J’préfère me caser, obtenir le boulot avant de songer aux relations amoureuses. J’ai des objectifs bien définis et j’tiens vraiment à les atteindre d’abord. Je ne veux pas être perturbée pour le moment. J’espère que vous me comprenez. Bon suis arrivée. J’suis stagiaire dans cette société que vous voyez. Merci mille fois pour ce grand service". Il me sourit "Dommage que nous devrions nous séparer en si bonne discussion. J’vais violer mes principes aussi, j’te donne ma carte. Pourtant, j’travaille à 100m d’ici. Ça fait l’occasion de mieux se connaitre d’avantages. J’descends à 17h si c’est pareille pour toi, j’peux passer te prendre si ça ne te dérange pas".

J’prends sa carte de visite et je me tourne pour me diriger à la porte de la société. Pour dire vrai, il m’a l’air de quelqu’un de gentil. Il était bien correct et il n’a pas utilisé de gros mots. Il était toujours civilisé dans ses propos. J’me disais pourquoi ne pas essayer de discuter avec cet homme. D’habitude, j’étais tellement en retrait avec les hommes mais je ne sais pas pourquoi mais avec ce gars, c’était un peu différent. Le feeling y était. Pour la première fois que j’étais Zeynab, une première approche m’a séduite. Il fallait revenir sur terre pour me concentrer sur mon travail. Dieu merci, j’étais une personne qui savait faire la part des choses. Je me suis concentrée sur ce que j’avais à faire. Les heures passèrent et il était presque l’heure de la descente. J’ai entendu un collègue qui disait "Le retour sera difficile. J’vais essayer d’appeler mon copain pour qu’il passe me récupérer. Les transporteurs sont en grève et les rares chauffeurs de taxi ont augmenté le prix". En entendant, cette parole, j’ai pensé automatiquement à mon bon samaritain de ce matin. Je n’avais pas le choix. Comme j’avais terminé, le peu de temps qui me restait, j’ai envoyé un texto à Badou avec le cœur qui battait trop fort. J’ai pris mon courage à deux mains pour le faire « Bonsoir le bon samaritain. J’espère que je ne dérange pas. Est-ce que vous partez dans la même direction ? » Je n’ai pas encore fini de digérer le SMS que j’venais d’envoyer que j’reçois un appel d’un numéro privé. Ça ne pouvait qu’être que lui, parce que c’est la première fois que j’reçois un appel dans un numéro masqué. Je n’ai pas hésité, j’décroche et au bout du fil, c’était lui « Bonsoir Zeynab, stp, tu peux me côtoyer. Considère-moi comme ton ami. Evite les "vous". J’pense que nous avons le même itinéraire. Ce sera un grand plaisir de repartir avec toi. J’ai fini et j’sors dans 30mn maximum. Si tu as fini, tu peux m’attendre devant l’arrêt de votre société ». Le marché était conclu et je ne me suis pas fait prier. J’me suis pointée devant l’arrêt bien avant les 30mn. Heureusement que je n’ai pas attendu longtemps avant qu’il n’arrive. J’monte à bord avec le sourire. Aujourd’hui, je ne faisais que sourire bêtement. Monsieur n’avait pas oublié le sujet de ce matin. Sans tarder, il a soulevé le débat.

Badou : Zeynab, j’étais séduit ce matin par ton discours. C’est rare de nos jours de voir ton genre. Tu as des objectifs bien définis et j’espère que tu ne dévieras pas chemin. Je t’encourage et j’prie pour que tu réalises tes souhaits.

Zeynab : Amine. Arrête de me jeter des fleurs. Les filles maintenant se sont réveillées. Elles savent ce qu’elles veulent faire de leur vie. J’suis de celles qui pensent à la parité. J’ferai tout mon possible pour ne dépendre de personne. Et je te le dis dès à présent : j’y arriverai Inchallah. Je ne demande que la santé au Bon Dieu et le reste j’vais gérer.

Badou : Waouh !!! Quelle brave fille. Mashallah. Tu es courageuse et tu es sure de toi. Continues sur cette lancée et le meilleur viendra. Même si tu refuses d’en parler, j’envie ton mec. Il a tiré le bon numéro.

Zeynab : (Sourire). Tu n’es pas obligé de me croire mais je ne sors avec personne. Tu n’as pas entendu ce que je t’ai dit ce matin, je ne veux pas être déconcentré de mes objectifs, raison pour laquelle, j’ai mis en stand by les relations amoureuses. J’sais que tôt où tard, ça viendra. J’ne vais pas te mentir, les propositions sont nombreuses et c’est très normal, mais je ne donne jamais de suite.

Badou : Huuum !!! Donc tu n’as jamais eu de petit ami ?

Zeynab : Bien sûr. Quand j’étais lycéenne et ce n’était pas vraiment une relation amoureuse. On se voyait qu’à l’école. Peut-être, tu diras que j’suis bizarre ou que j’mens mais j’me suis fixée très tôt des objectifs. J’sais d’où j’viens et où est-ce que j’veux aller. J’suis issue d’une famille modeste et malgré les moyens limités, papa et maman m’ont toujours soutenu. Ils se débrouillent chaque jour pour me mettre dans de très bonnes conditions. J’suis l’aînée de la famille et je n’ai qu’un seul petit frère. C’est mon devoir de prendre la relève de la famille et de soulager mes parents. J’y arriverai Inchallah. C’est cette conviction qui me pousse à me surpasser de jour en jour. Je n’ai pas le droit à l’erreur. J’pouvais profiter de ma beauté pour attirer les hommes mais je ne l’ai pas fait et je ne le ferai jamais. Tout ce que j’aurais dans la vie, ce sera à la sueur de mon front. Modestie à part, j’suis belle et j’ai tout ce qu’il faut. Je n’envie aucune fille sur ce point. J’suis le fantasme de plusieurs hommes. J’ai reçu différentes propositions venant des hommes. J’réponds toujours par le sourire. J’ai entendu un chanteur qui disait « La belle femme est toujours un jouet pour les hommes riches ». J’démentis. Je n’ai jamais cédé aux hommes riches et je ne céderai jamais. Si j’étais pressée, j’pouvais entrer dans certaines choses qui n’honoreront jamais la femme. ALHAMDOULILAH, j’ai reçu une bonne éducation. J’ai toujours été éduqué dans la foi. J’ai appris à être patiente dans ma vie. J’sais que tôt ou tard, ce sera mon tour chez le coiffeur. Tout ce qu’un homme peut avoir, une femme peut l’avoir aussi. Tu diras que j’parle trop mais j’tiens à te dire qui suis-je.

Badou : Non, ne t’inquiète pas. J’suis de plus en plus séduit par ta personne. Tu es mature malgré ton air d’une petite gamine. Mashallah, tes parents ont réussi pour le moment. J’prie et je te conseille de ne jamais changer tes principes. Je ne suis pas trop fan de la parité, parce que pour moi, une femme et un homme ne seront jamais à la même longueur d’onde. Mais bon, comme suis démocrate, j’accepte ton opinion. J’envie ton futur mari. Il aura une femme intelligente et qui ne laissera pas les besoins de la famille sur son dos.

J’souriais toujours « Sur ce point, il sera épaulé. Nous allons partager les besoins de la famille. C’est ma conviction. Un ménage se vit à deux, les besoins devront être partagés pour le bien de chacun d’entre nous. J’reste persuader que c’est la meilleure décision qu’une femme doit prendre pour le bien de sa vie. Nous avons assez parlé de moi. Depuis ce matin, j’étais au banc des accusés à ton tour. J’espère que tu seras honnête pour avouer ta copine que tu étais en compagnie d’une fille qui parle beaucoup. Et stp, épargne-moi, votre refrain favori (Je n’ai pas de copine ou j’suis dans une relation compliquée) parce que je ne goberai pas ça. Tu es averti à l’avance ». Il me lance un grand sourire « Mdrrrr. Zeynab, en plus d’être expérimentée, tu es une comédienne. Est-ce que je t’ai l’air d’un immature ? Je ne dirai pas à ma copine que j’étais en compagnie d’une fille. Parce que je ne vois pas l’intérêt de le dire. Nous n’avons rien fait de mal. Elle connait ce geste de moi. J’aime aider les gens. Ce n’est pas la première fois que j’aide les personnes devant les arrêts. Aduna amoul solo. Mon crédo, c’est d’aider tant que je peux le faire. J’sors avec une fille depuis un an maintenant. Je ne te dirai pas que j’suis dans une relation compliquée mais y’a des incompréhensions. Bref… changeons de sujet ». J’ai refusé « Non, j’suis désolée mais ce ne sera pas honnête de ta part de changer comme ça de sujet ». Il me lance encore un autre sourire « Zeynab, tu es presqu’arrivée devant l’arrêt de ce matin. Surement, tu habites dans les parages. Si j’devais t’expliquer, ça prendra beaucoup de temps. Je te promets de tout te dire autour d’un petit pot, si tu acceptes bien sur ». J’ai souris avec de donner mon accord. Je ne sais pas pourquoi mais cet homme m’a l’air différent des autres. Il ne se vante pas ? Il ne promet pas la lune. J’ai senti une mesure dans ses paroles et ça m’intéresse de creuser un peu plus sur lui. Auparavant, j’ai même rencontré des hommes mariés qui n’assumaient pas leur ménage, des hommes qui étaient en couple avec des personnes que je connaissais et ils refusaient carrément qu’ils sont en couple. Mais avec Badou, j’ai senti de l’honnêteté dans ses paroles. J’ai accepté sa proposition avant de descendre de la voiture. Il me retient par la main « Si tu veux demain, j’passe te prendre. Chaque jour, j’passe par là et vu que nous partageons presque les mêmes adresses de travail, nous pourrons nouer un partenariat amical ». J’souris à mon tour « Un partenariat amical kégn. Façon, j’suis là, chaque matin pour attendre le bus. Si ça ne te coûte rien, j’accepte avec plaisir. Soyons clairs, si tu le fais parce que tu as une chose derrière la tête, tu peux abandonner dès à présent. Tu ne peux pas m’acheter avec ta voiture. Et si j’accepte, c’est parce que tu as été correct et simple dans tes propos. Si j’avais senti un petit peu d’arrogance dans tes paroles, je te jure que nous allions en rester là ». Il me reprend la parole « Ne sois pas dure Zeynab. Tu as été sympa jusque-là et ce n’est pas le moment de changer de comportement. J’suis toujours respectueux envers les filles. Je n’essaie même pas de te séduire ni de t’acheter avec ma voiture. Ce n’est pas un luxe, c’est un juste un moyen de déplacement. J’pense que tu mérites mieux qu’on te drague avec une voiture. Si ça te dérange de partir avec moi au boulot ou ça va à l’encontre de tes principes, je ne vais pas insister. Bonne fin de soirée ». Il me laisse descendre avant de démarrer sa voiture. En prenant le chemin de chez moi, j’étais noyée dans mes pensées « Waouh dans ma tête, c’est la première fois qu’un homme se comporte ainsi devant moi. D’habitude, ils me poursuivaient avec leur voiture, d’autres me suppliaient de me ramener, d’autres essayaient de payer pour moi mais cet homme me parle avec une telle indifférence. Aïe !!! Aïe !!! Je ne sais pas si c’est ce comportement qui m’a attiré envers lui. Malgré ma surprise, j’ai aimé ce geste. Ça m’a fait revenir sur terre et m’a rappelé que j’suis humaine. J’étais tellement sure de moi. Peut-être, certaines diront que j’suis arrogante mais non, c’est juste de la confiance en soi. Au premier jour, j’ai su qu’avec Badou, ce sera différent, à moins, qu’il joue un jeu ». J’suis arrivée chez moi et j’ai salué la famille avant de prendre mon bain et me plonger dans mes activités favorites. Faire mes prières, Regarder les séries dans mon ordinateur. Avant de me coucher, j’reçois un texto de Badou « Bonsoir, demain vers les 6h45, j’passerai devant l’arrêt. D’habitude, c’est mon heure pour partir au travail. Aujourd’hui, si j’suis parti vers les 7h30, c’est parce que j’savais qu’il n’y aurait pas de bouchon avec la grève. Vu que le mot d’ordre est levé. J’reprends les vieilles habitudes. Si c’est OK. Rendez-vous à 6h45. NB : Je n’aime pas attendre. Bye ».

Image illustrative...