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Historique
Quand vient l'amour 3

Quand vient l'amour 3

Auteur: Jessy Jessy
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Chapitre 1 Chapitre 1

Nombre de mots : 2915    |    Mis à jour : 06/04/2022

mon souvenir. Jamais je n’aurais imaginé le voir avec ces vêtements crasseux sur le dos, dans ce quartier mal famé. – Tessie ? C’est bien toi ? Je suis tétanisée. Je n’ai rien

econde. J’attrape Hardin par le bras et je l’entraîne à l’écart. – Qu’est-ce que tu fais, bon sang ? Tu n’as quand même pas l’intention de... – C’est mon père, Hardin. – C’est un putain de clochard ! Les larmes me montent aux yeux. Hardin a raison, mais c’est dur à entendre. – Ça fait neuf ans que je ne l’ai pas vu. – Précisément parce qu’il t’a abandonnée. Tu perds ton temps, Tessa. Il jette un coup d’œil à mon père derrière moi. – Je m’en fiche. Je veux entendre ce qu’il a à dire. – Je peux comprendre. Mais ne l’invite pas à l’appart. – Je lui dirai si je veux. Et s’il veut venir, il viendra. C’est chez moi aussi. Je regarde mon père. Ses yeux restent fixés sur le sol en ciment devant lui. Ça fait combien de temps qu’il n’a pas dormi dans un lit ? Qu’il n’a pas mangé un vrai repas ? J’en ai mal au cœur rien que d’y penser. – Tu ne penses pas sérieusement à le faire venir chez nous ? Il se passe la main dans les cheveux. Un geste de frustration que je connais bien. – Je ne vais pas lui demander de venir s’installer chez nous, ou je ne sais quoi. C’est seulement pour cette nuit. On pourrait lui préparer à dîner. Mon père lève les yeux et nos regards se croisent. Je regarde ailleurs quand il me sourit. – Dîner ? Tessa, c’est un putain de poivrot qui n’a pas cherché à avoir des tes nouvelles depuis près de dix ans, et tu parles de lui faire à dîner ? Gênée par la violence des propos d’Hardin, je le tire par le col et lui dis en baissant la voix : – C’est mon père, Hardin. Déjà que je suis fâchée avec ma mère... – Ce n’est pas une raison pour renouer avec ce mec-là. Ça va mal finir, Tess. Tu es trop gentille avec tout un tas de gens qui ne le méritent pas. – C’est important pour moi. Ses yeux se radoucissent avant que je lui fasse remarquer l’ironie de ses objections. Il soupire et se passe la main dans les cheveux, mécontent. – Bon Dieu, Tessa. Je te dis que tout ça va mal finir. – Tu n’en sais rien, Hardin. Je regarde mon père qui caresse sa barbe. Hardin a peut-être raison, mais je me dois d’essayer de comprendre cet homme, ou du moins d’écouter ce qu’il a à dire. – Tu veux venir dîner chez nous ? – Vraiment ? L’espoir se lit sur son visage. – Oui. – D’accord ! Ouais, ça marche. Il sourit et, l’espace d’un instant, l’homme que j’ai connu réapparaît. L’homme d’avant la boisson. Hardin ne dit pas un mot pendant que nous nous dirigeons vers la voiture. Je sais qu’il m’en veut, et je le comprends. Mais je sais aussi que son propre père a changé, dans le bon sens – il dirige notre fac, bon sang ! Est-ce si idiot d’espérer qu’un changement comparable puisse se produire chez le mien ? Quand nous approchons de la voiture, celui-ci demande : – Waouh ! C’est à toi ? C’est une Capri, c’est ça ? Fin des années soixante-dix ? – Ouais. Hardin s’installe sur le siège conducteur. Le son de la radio est au minimum et dès qu’Hardin met le moteur en marche, nous nous penchons tous les deux en même temps pour tourner le bouton, dans l’espoir que la musique allègera un peu l’atmosphère. Pendant tout le trajet, je me demande ce que ma mère penserait de tout ça. Cette simple idée me fait frissonner et j’essaie plutôt de penser à mon départ imminent pour Seattle. Non, c’est encore pire. Je ne sais pas comment le dire à Hardin. Je ferme les yeux et j’appuie la tête contre la vitre. La chaleur de sa main sur la mienne m’aide à me détendre. – Waouh, c’est là que vous habitez ? Mon père reste bouche bée quand nous nous garons devant notre résidence. Hardin me lance un regard en coin, du genre « c’est parti ! ». – Oui, nous avons emménagé il y a quelques mois. Dans l’ascenseur, le regard protecteur d’Hardin me réchauffe les joues et je lui fais un petit sourire en espérant l’adoucir. Ça semble marcher, mais l’idée de me retrouver chez nous avec cet « inconnu » me paraît tellement bizarre que je commence à regretter de l’avoir invité. Trop tard maintenant. Hardin ouvre la porte et fonce tout droit dans la chambre, sans un mot. – Excuse-moi une minute. Je laisse mon père tout seul dans l’entrée. – Est-ce que je peux utiliser les toilettes ? – Bien sûr, c’est juste au fond du couloir. Sans le regarder, je désigne la porte de la salle de bains et je vais retrouver Hardin dans la chambre. Assis sur le lit, il enlève ses boots. Il me fait signe de fermer la porte. Je vais vers lui. – Tu m’en veux. – Oui, plutôt. Je prends son visage entre mes mains et lui caresse les joues de mes pouces. – Il n’y a pas de raison. Il ferme les yeux pour apprécier mon geste et il passe les bras autour de ma taille. – Il va te faire du mal. J’essaie simplement de l’en empêcher. – Que veux-tu qu’il me fasse ? Il y a si longtemps que je ne l’ai pas vu. – Je parie qu’en ce moment même, il est en train de se remplir les poches avec nos affaires, putain ! Je ne peux me retenir de rire. – Ce n’est pas drôle, Tessa. Il a peut-être raison. Je lui soulève le menton pour l’obliger à me regarder. – Tu ne veux p

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