img Sur la route d'Ella  /  Chapitre 5 No.5 | 15.63%
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Historique

Chapitre 5 No.5

Nombre de mots : 5312    |    Mis à jour : 16/09/2021

laisser guider par les événements et pas par un manuel de voyage qui décidait pour toi de ce qui valait le coup ou pas. La seule chose que je retenais, c’était que j’étais en route vers le Sri L

t pour une fois, je n’avais pas eu besoin de me bourrer de cachetons pour avoir une idée aussi dingue. C’était la première fois d

avancer. Avoir un projet quand tu souffres de la maladie de l’envie, comment leur expliquer que c’était juste de la science-fiction. C’est

e. En outre, j’étais à peu près certain de ne pas avoir l’approbation de tout ce petit monde pour ne pas avoir eu envie de leur en faire part. Qui, de toute façon, pouvait comprendre ? Il suffisait de voir la réaction de mon voisin de couloir dans cet avion, quand ce dernier avait poliment lancé la conversation. Quand vint la

e faire une tout autre réponse, sous peine de me voir enfermé directement en camisole, ne pas toucher les 20 000, et reprendre

vait pris le même vol, et le passage au guichet de la douane ne fut

re monde, à se demander si c’était bien un avion que j’avais pris et pas une navette spatiale. Le choc fut violent, tous mes sens se trouvant d’un coup en éve

illait dans tous les sens, les gens courant de tous les côtés, comme si un attentat venait de se produire sur les Champs-Élysées. La dernière fois que je m’étais plaint d’une telle cohue, c’était quand j’avais accepté d’

tte atmosphère de fourmilière à ciel ouvert. Ce n’était que bruits, couleurs bigarrées, odeurs nauséabondes, déchets à même la rue, threewheelers, sorte de tuk-tuk, vélos, scooter à cinq dessus, et un policier dans sa cahute

le teint plus bronzé, et davantage de couleurs que celles que je portais. Le sac à dos ne faisait en outre pas très local non plus. Malgré mes efforts pour ne

rouver un coin plus tranquille. Peine perdue. Chaque centimètre carré était occupé. Je décidais donc de revenir dans l’aéroport et de reprendre mon souffle. Le voyage avait été assez long pour échafauder un plan pour me rendre à l’adresse indiquée, mais la réalité avait fait voler en éclat tous mes projets. Il y avait quelques paramètres, voire tous les paramètres qui m’échappaient

fassent effet. La pression retomba peu à peu, assez tout du moins pour échafauder un nouveau plan. Je n’allais pas rester dans cet aéroport toute ma vie. Il faudrait bien que j’en sorte à un moment ou à un autre. Je décidai alor

aéroport, le regard en quête d’un je ne sais quoi, qui laissait présager que quelque chose ne tournait pas rond et qu’il me fallait de l’aide. Cette attention me surprit. Jamais de la vie cela n’aurait pu arriver chez nous, en tout cas, pas à moi. Nous on se contente de passer à côté, et

allez b

i lankais de dire bonjour ou bonsoir et encore moins merci. Les formules de politesse n’ont pas cours ici, non pas qu’ils soient impolis, juste q

ès à l’aise en ce moment. Je me sens un peu dérouté par mon arriv

Occidentaux quand ils arrivent ici et que la réalité leur saute au visage.

pas trop. Je dois me rendre à Ella. Il semble que cela se trouve

la suivre. Au point où j’en étais, je m’exécutai, enfourchais m

ion qu’elle savait exactement où elle allait. C’était rassurant. Elle s’arrêta devant un

réfère vous prévenir, mais vous ne serez plus jamais le même. Ceux qui arrivent n’ont jamais la même tête qu

ent j’ai fait pour ne pas tomber dans les pommes. La climatisation était en rade, et seulement deux ventilateurs tournaient, donnant un semblant de fraîcheur à la pièce. Mais personne ne râlait. Autant à l’extérieur, c’était le Bronx absolu, autant à l’intérieur

, de se parler, et c’était un vrai régal pour les yeux. Les deux heures de queue pass

me contenter d’un anglais approximatif, mais c’était toujours mieux que le dialecte local. Je me passais du bonjour et je décidais donc de simplem

and walk. » Et il

a circulation ne s’était pas arrangée. Quand je pense à tout le foin qu’on fait chez nous pour les pics de pollution et la circulation alternée, ils devraient venir ici pour la conférence sur le réchauffement climatique plutôt que dans les palais feutrés de nos républiques occidentales. Fort à parier que les décisio

eilles méthodes. Il me fallait trouver une carte, une carte

Cela m’évitait de devoir en plus me préoccuper des formalités financières. Il me restait quelques euros en poche, dont un billet de cinq, ce qui suffit a

rouvant au-delà des montagnes, à plus de deux mille mètres d’altitude, et il me faudrait contourner ce massif pour y parvenir. Pour essayer de faire simple, il fallait que je traverse quasiment toute l’île d’ouest en est. La bon

uat, le train. Comme on me l’avait dit au guichet, cela allait bien être taxi jusqu’à la gare, train jusqu’aux environs d’

la ligne des taxis avant de se faire assassiner par le prix de la course, autant ici, c’était surtout arriver à sortir de la masse en vie, et faire le tri de ce qu’il était possible ou pas de faire pour atteindre la route et hurler pour qu’un taxi daigne s’arrêter. Je parlai

d-chose, la circulation était tout simplement saturée. Un moyen de

tiel. Je montais à l’arrière de son three-wheelers, et il démarrait sur les chapeaux de roue, comme James Bond dans Octopussy. Il devait avoir un moteur « Fuji ». Nous avons donc démarré en trombe, mais la course ne dura pas très longtemps, le freinage fut aussi soudain que le démarrage. Après avo

s quelle direction aller. Alors, quoi d’autre à faire que d’attendre patiemment d’arriver à bon port, ou

n devant un documentaire, on ne se rend pas compte comment c’est, au final. On ne fait que l’effleurer. Quand vous êtes en ligne directe, que vous avez le bruit et les odeurs, ce n’est pas du tout la même chose. On se sent spectateur VIP, mais pas dans le bon sens du terme, parce que vous ne voyez les choses qu’avec votre regard d’Occi

pour se garer devant bien sûr et toujours autant de monde. Cela présageait d’une nouvelle queu

« trivila » avec la prononciation locale. C’était une gare comme il y aurait pu y en avoir des dizaines chez

dès les années 1860 si mes souvenirs d’historien étaient encore exacts, non pas pour les populations locales, mais pour acheminer le thé produit dans leurs plantations des montagnes, vers Colombo, avant de les expédier en Grande-Bretagne. Po

es, ou alors nous n’avions pas la même signification de ce mot. Notre approche était nettement plus militaire que mercantile, et notre réflexion avait été radicalement dénuée de vision à long terme. Autant l’histoire pouvait nous enorgueillir d’avoir été quelques fois en avance sur notre temps

qui plus est quand ce peuple est aussi nombreux. Nous autres Français, chantres de la révolution, aurions dû savoir qu’un peuple en marche est juste inarrêtable. Ce f

s horaires, destinations et autres informations utiles. Je ne comptais de toute façon pas prendre le train aujourd’hui. Il était déjà tard, et le voyage depuis la France avait été assez épro

doute pour me préparer à celles qui allaient suivre, à savoir le guichet de l’aéroport à mon arrivée, et ce nouveau guichet dans la gare. Cette fois-ci, cela ne dura pas aussi longtemps qu’à l’aéroport, sans doute parce qu’il était plus tard dans la journée, et

ets s’échanger, alors j’avais quelques doutes. La liste n’en finissait plus de s’allonger au fur et à mesure que la queue diminuait. À force d’avoir la tête engluée dans les médocs et

d’avoir été capable de me fondre dans la masse, alors que je virais de plus en plus vers l’agoraphobie. J’aurais dû être encore plus angoissé que d’habitude, au vu d

Negombo. Je ne lui en voulais pas. C’était sans doute la fin de journée pour lui, et voir débarquer un étranger, de surcroît français, juste pour des renseignements, cela ne devait pas trop l’enchanter. Heureusement, la personne qui se

sur le trajet. Conseil me fut donné de prendre mon billet en même temps, pour éviter une nouvelle queue le lendemain matin. Je m’exécutais, soulagé

cée, et la fatigue cumulée à celle de l’avion et du décalage horaire commençait à se faire vraiment sentir. Je crois que d’avoir ce billet en main avait donné le signal à mo

r aux fondamentaux

la question. Un des avantages de faire des études, et de s’intéresser à tout ce qui touche à l’humain et son environnement, c’est que tu

c’était celle qui était filmée dans les banquets de mariage de quelques films de Bollywood qui traînaient de temps en temps sur les chaînes câblées. En plus, on n’était pas en Inde. Alors dans le doute, il paraît qu’il faut s’abstenir et rester sur le basique. On n

tal. Le dépaysement n’avait qu’à attendre. Le « café

s lourd dans la balance, préférant largement soulager mon compte en banque, que de harceler mon estomac. Un serveur m’i

temps pour une tarte au citron, et retournais au guichet chercher ma clé. Ce fut le dernier échange verbal que j’eus de la journée. Avec le recul, je me rendis compte que cela faisait un petit moment que je n’avais pas autant

les petites loupiottes se mettre au rouge. La surchauffe ne faisait plus partie des choses que mon corps pouvait encore supporter. Mon énergie ces derniers temps, avait fondu comme neige au soleil, et je dois bien admettre que

ais-je dans ma tête, vu la sensation de confort que je ressentis à ce moment précis, même si Café de Paris ne sonnait pas très british. Le « ici et mai

de réveil. J’avalais ma petite pilule matinale avant de ressentir cette montée soudaine d’angoisse du réveil, me rappelant à mes sales habitudes. J’avais appr

edonner mes clés au concierge, et j’étais pile à l’heure pour aller prendre le train qui allait m’emmener à destination. Je ne pouvais pas être aussi prêt et ponctuel, point commun que je n’eus pas le moins du monde avec mo

de gens qui s’entassaient dans les wagons. On m’avait vendu un billet troisième classe, et je découvris vite qu’avoir ce type de billet ne garantissait pas du tout d’avoir une place, tout du moins assise. Je parcourais donc les wagons en quête d’un siège, jouant des coudes, me faufilant avec l’agilité d’un éléphant au milieu des sacs, cages

a assez vite celui du parquet de la chambre que j’avais quitté non sans mal quelques jours auparavant, sauf que là, c’était un tout autre décor autour de moi. Mais ça y était. J’étais dans le train, assis, bien calé entre la porte et les valises qui risquaien

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