Jamais sans toi - Tome 2

Chapitre 12: Un retour amer.

**** Daniel GREEN.

— Qu'est ce que tu as fait, Carla? Chuchoté-je en me tournant furtivement vers elle, une fois qu'elle m'ait tiré dehors, en cachette.

— Il fallait bien que je l'arrête, c'est toi qu'il allait tuer! Il est juste blessé. Ne restons pas là, allons nous en !

— Non Carla arrête de me déconcentrer nous sommes près du but.

— Daniel s'il te plaît, crie-t-elle cette fois-ci.

Alain referme le coffre et nous rejoint. Nous voici en train de courir pour regagner la sortie. Je me promets à moi même de revenir ici et de découvrir tous les squelettes que cet homme a dans son placard. On va terminer ce qu'on a commencé. La bonne nouvelle dans tout ça c'est que j'ai toujours les dossiers avec moi et je ne vais pas tarder à savoir ce qu'il se passe. Quant à celui qui voulait m'attaquer et que Carla a assommé avec un coup de feu dans les jambes, il se trouvait parmi les hommes de l'entrée. Je pense qu'il a dû se réveiller plus vite que prévu. Ce que je ne comprends pas, c'est comment il a pu passer sans que les deux autres de mes hommes ne le voient. Peut-être qu'il a escaladé les murs en entrant par une fenêtre ? Ou alors il est entré par l'une des portes arrières ? Je n'en sais rien. Carla est intervenue juste à temps. Cette dernière nous laisse partir, après que j'aie parlé avec elle. Une fois dans la voiture, je regarde le document, me demandant si je suis vraiment prêt à découvrir d'autres choses, peut-être plus graves que ce que je sais déjà. Je dois avouer que j'ai eu un sacré choc en sachant qu'elle faisait ce job et je ne vois pas ce que je pourrai savoir de plus grave, sur elle. Enfin si, je vois... Mais je refuse de croire qu'elle soit comme ça. Quand je la regarde, j'ai l'impression souvent de voir un démon avec une belle gueule d'ange. Sa beauté cache sûrement tous ses secrets et c'est sûrement comme ça qu'elle arrive à avoir les autres. Bref je suis en train de m'égarer.

Lorsque nous arrivons à la maison, je suis surpris d'entendre du bruit. Je n'hésite pas à allumer les lumières et quelle ne fut ma surprise de voir mon frère, en train parler avec Lyra. J'hallucine ? Premièrement je pensais qu'il rigolait quand j'ai eu son appel m'annonçant son retour, mais ensuite il faut qu'il vienne chez moi? Chez moi? Il ne va même pas passer la nuit ici.

**** Blandie Lyra IBARA.

Mais c'est quel genre de personne ça? Tu viens comme ça et tu ne connais pas quelqu'un, tu l'embrasse directement. Ça se voit clairement que c'est un playboy, même si Daniel ne me l'a jamais dit. La vérité c'est qu'on parle très rarement de lui. Alors...

— En chair et en os, ajoute t-il en faisant un tour sur lui même, fier en plus.

— Ça te prend souvent d'embrasser les inconnues? Tu es au courant au moins que je suis la femme de ton frère? Qu'est ce qui t'a pris?

Il me regarde surpris et regarde ensuite de gauche à droite. Son regard se porte à nouveau sur moi.

— C'était pas un mariage voulu, ou je me trompes ? D'ailleurs il est où ce dernier ?

Je ne sais pas ce qui me choque le plus, le fait qu'il m'ait embrassé ou le fait qu'il me parle la seconde d'après comme si il n'a rien fait. Tchipppp.

— Je ne sais pas.

— Dis-donc, essaie un peu de te calmer. Et je m'excuse de t'avoir embrassé, dit-il, sérieux cette fois ci.

— Et c'est tout? Tu penses que ça peut passer comme ça?

Un raclement de gorge me fait sursauter. C'est Daniel qui vient de rentrer. Je le regarde et je regarde son frère. Mince, la ressemblance fait peur. J'espère ne plus jamais les confondre et faire une bêtise. Même si ça ne risque pas d'arriver. Quand David m'a touché je me suis sentie bizarre... Donc je saurai faire la différence.

— Bonsoir frérot, dit David en se tournant vers lui.

— Bonsoir.

Je trace mon chemin jusqu'à la cuisine pour allumer la lumière et mettre la table. Je me pose des questions. Où est ce qu'il était ? Je les entends venir vers la table donc je m'assieds aussi, même si on ne m'a pas invité. Je veux juste leur tenir compagnie. Je ne fais que les regarder à tour de rôle et David le remarque.

— Désolé de te regarder comme ça, mais la ressemblance est tellement frappante.

— Au moins quand tu veux regarder sois un peu plus discrète, intervient Daniel, énervé par je ne sais quoi.

Je ne sais pas ce qui me prend mais je décide de faire ma peste.

— Je te signale que c'est l'homme qui doit m'épouser Daniel, dis-je en levant les yeux au ciel. Donc c'est normal que je le regarde comme ça.

— Il devait, réplique t-il.

— Ça ne gâte rien et tu le sais.

— Mais Daniel, dit David en se mêlant à la conversation. Je ne savais pas qu'il s'agissait d'elle et qu'en plus elle était une vraie bombe. Si je le savais j'aurai...

— Ne me fatigue pas David. Je te racompagne chez toi, dit-il en se levant.

— Tu ne mange pas? Lui demandé-je. Tu n'as rien avalé...

— Je ne peux donc pas rester chez toi? Demande David à son tour.

— Non!

Je décide d'intervenir.

— Mais Daniel, il peut rester ici. Il y a assez d'espace pour ça. C'est vraiment méchant ce que tu es en train de f...

— David, tu ne reste pas ici. On s'en va.

Je souffle.

— D'accord, mais attends au moins après le dîner pour le raccompagner.

Je les laisse s'installer à table à nouveau et je vais dans la cuisine pour ramener d'autres plats. Anna me donne un coup de main et rentre chez elle. Je m'installe et les accompagne jusqu'à la fin du dîner. Je dis ensuite au revoir à David et je monde immédiatement pour me coucher. Je vois Daniel dans le couloir et il me rattrape.

— Ne me provoque pas, sinon tu ne vas pas me reconnaître, Lyra.

Je me fige sur place. Mais qu'est ce que j'ai fait encore ?

— Si je te vois essayer de séduire mon frère, je vous tue tous les deux.

Il est vraiment mal placé pour me faire une crise. Il m'a clairement dit qu'il ne m'aime pas. Il me l'a fait comprendre, du moins. Alors qu'est ce qui a changé ? Il a l'air vraiment énervé. Je le vois descendre et je décide de l'ignorer. Mais si il croit que je vais ignorer son frère il se met le doigt dans l'œil. Je compte continuer, surtout depuis que je sais que ça l'énerve. Vous direz que je suis une gamine, mais si c'est la seule manière pour moi d'arriver à cerner les sentiments de mon très cher mari, alors oui, je le ferai.

**

Je décide d'appeler Daniel pour savoir ce que son frère aime manger. Son pète et David viendront ce soir pour dîner, d'après ce que je sais. Je ferai quelque chose pour lui, pour bien l'accueillir je veux dire. J'appelle et il décroche à la troisième sonnerie.

— Tout va bien?

— J'aimerais connaître le plat préféré de ton frère.

— Pour quoi faire ?

Je fronce les sourcils.

— C'est évident non? Il dine ce soir et il faut que je l'accueille bien. Vu que je ne m'attendais pas à sa venue hier et que je n'ai rien fait.

— Déjà, il ne restera pas chez moi, je l'ai déjà dit hier. En plus il ne vient pas seul, papa aussi sera là. Et je ne vois pas pourquoi changer le menu du jour à cause de David.

— Ok. Mais je ne sais pas pourquoi tu es d'humeur aussi agressive. Je pensais juste que ça t'aurait fait plaisir que je...

— Ça ne me fait ni plaisir ni rien. Je ne veux même pas te voir près de lui. Je t'ai prévenu Lyra, ne me pousse pas à bout.

Euh? Ok.

Après avoir raccroché, je me mets au travail. Vu qu'il ne veut pas que je fasse quelque chose pour David, je me mets directement aux fourneaux et commence à faire le repas du soir. C'est lorsque je suis à la moitié du travail qu'il m'envoie un message pour me dire ce que David aime. Quand je vous dis qu'il est bipolaire. Aux environs de 19 heures, Daniel passe le pas de la porte avec son père, accompagné de David. La ressemblance entre les deux est tellement frappante que je reste là, la bouche grandement ouverte à les regarder. Je ne m'en suis pas toujours remise, en fait. Ça en fait presque peur. Je me demande vraiment ce qui peut les différencier. À cette allure je risque de les confondre tout le temps. Daniel vient me prendre le bras de force et m'entraîne jusqu'à l'étage. Je reste accrochée à son bras, en me demandant cependant ce qui lui prend. C'est lorsqu'il ferme la porte de la chambre et se retourne pour me reluquer sous toutes les coutures que je comprends. Et avant même que je puisse lui demander ce qui lui prend, il me devance.

— C'est quoi cette robe?

— Mais je...

— Change toi et mets une robe descente. Je n'ai pas envie de parler, Lyra.

— Tu n'as pas le droit de me donner des ordres comme ça, répliqué-je.

— Je n'en ai pas le droit ? Tu trouves normal de t'habiller comme ça pour accueillir mon frère ?

— Mais c'est ton frère, je veux faire bonne impression ! Répliqué-je en essayant de le comprendre sans succès.

— Moi je vois plutôt que tu es en train de l'allumer. Viens là.

Il me prend le bras et m'entraîne dans ma chambre. Il ouvre le dressing et se met à prendre des vêtements comme ça, sur les cintres et me les donner. Je me retrouve à tout lui prendre des mains, impuissante. Mes bras se retrouvent chargés d'une tonne d'habits et il se tourne enfin vers moi.

— Tout ça ce sont des vêtements Lyra. Tu n'es pas obligée de mettre ce genre de robe. Je t'attends, change toi s'il te plaît.

Il descend. J'ai l'impression que Daniel n'apprécie vraiment pas que je sois proche de son frère. Est-ce de la jalousie ? C'est impossible, voyons! À moins qu'il tienne vraiment à moi, ce qui n'arrivera jamais. Je retire ma robe et porte l'une des tenues que j'avais en main. Il s'agit d'une robe à manches longues et longue également, elle est moins moulante comparée à l'autre. Je descends, un peu gênée. Je trouve les deux frères en pleine discussion avec leur père. Je m'avance vers eux et je salue David, je sais au moins que c'est lui. Plus tard je pourrai les confondre.

— Ma chérie, tu vas bien ? Me demande le père de Daniel.

— Oui ça va. J'espère que vous aussi.

— Je t'ai dit d'arrêter de me vouvoyer, tu es de la famille maintenant. Que tu le crois ou non. Ok? Dit-il en me faisant hocher la tête. J'espère que Cesar ne te dérange plus.

Oh mon Dieu, je ne veux pas parler de César aujourd'hui. Pas ce soir.

— Non, ça va. Ça fait des jours qu'il ne me parle plus et tant mieux.

Je sens le regard de Daniel sur moi mais je baisse la tête. Je m'excuse ensuite et je vais dans la cuisine pour chercher à boire. De retour, je parle encore avec le père de Daniel. Je lui parle de ce que j'aime faire.

— J'aimerais vraiment ouvrir une pâtisserie mais il faut que je sois excellente dans le domaine. Je me débrouille bien mais il faut encore plus de formation avant de me lancer pour de vrai.

— J'ai des contacts et si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux compter sur moi. Tu sais je n'ai jamais eu de fille et je te vois un peu comme la fille que je n'ai pas eu.

Pas même Marie qui est la femme parfaite ? Hum.

— Excusez moi, je reviens.

Je vais dans la cuisine en les laissant en pleine discussion. Je suis en train de m'affairer lorsque je sens une présence derrière moi. Je me retourne furtivement et je vois David. Ouf, j'ai eu peur. Je dois avouer que je suis trop parano. César n'est pas là, donc je n'ai pas à avoir peur. Je suis en sécurité ici.

— Ça va? Je lui demande.

— Oui, mais il y a une chose qui me dérange énormément Lyra.

— Quoi? Dis-je en devenant un peu plus sérieuse.

— J'ai toujours été un playboy et ça ce n'est nouveau pour personne. Mais j'ai déconné hier et je le sais. Je me suis déjà excusé mais c'était furtivement. Je n'aurai jamais dû poser cet acte. Même si j'aime énerver mon frère juste pour m'amuser, ce que je fais depuis hier, je vois qu'il tient vraiment à toi.

— Non, tu te trompes, dis-je en pouffant.

— Pourquoi tu dis ça Lyra? Je le connais bien, même si il meurt d'amour pour toi il ne va pas te le dire. Il est beaucoup plus du genre à prouver par les actes que par les mots. Malheureusement il a une salle fierté qui le domine.

—...

— Bref je voulais juste m'excuser pour la bêtise que j'ai faite hier. Je n'aurai pas dû t'embrasser.

— Non, David tu n'as pas à t'excuser. Tu ne...

— Ne me trouve pas d'excuse s'il te plaît. Toi tu ne savais pas que c'était moi, mais moi je savais que c'était sans doute la femme de mon frère. Donc rien n'excuse ce baiser, même si j'avais juste en tête le fait qu'il n'y a rien entre vous malgré ce mariage.

— Quoi? Qu'est ce tu as fait ? S'écrie une voix derrière nous.

Seigneur. Ça en est fini de moi. Je pense que cette fois-ci je suis morte. Je me mets à reculer en regardant Daniel mais apparemment ce n'est pas moi le problème. Non, c'est à David qu'il en veut le plus.

— À peine arrivé, tu commences tes bêtises David ?

— Daniel calme toi je ne voulais...

Trop tard. Je le vois le frapper et je crie son nom pour qu'il arrête. Les deux frères commencent à se battre sous mes yeux médusés. Je n'arrive pas à le croire. Je ne voulais pas que les choses se passent comme ça. Je veux bien les séparer mais j'ai peur de me prendre un coup en pleine gueule donc je reste à ma place. C'est leur père qui entre en furie dan la cuisine et essaie de les séparer.

— DANIEL QU'EST-CE QUI TE PREND?

Il arrive à décoller David de son frère qui n'en a pas du tout fini avec lui.

— Je me suis déjà excusé alors tu...

Bim! Un autre coup de Daniel qui ne l'a même pas laissé finir. Il se rue sur lui et les deux se remettent à se battre. J'ai beau crier, pleurer et les supplier d'arrêter mais il n'y a rien à faire. David essaie de sortir mais Daniel le suit. Nous nous mettons à leurs trousses et ils se battent avec des coups violents jusqu'à la grande porte. Ça continue jusqu'aux marches et je les vois même rouler sur celles-ci, avant de reprendre la bagarre. Leur père s'approche d'eux et tient David contre lui. Ce dernier se débat, visiblement énervé.

— Mais qu'est-ce qui vous prend ? Vous avez perdu la tête ?

— Il faut le demander à ton vaurien de fils ici présent ! Ton enfant qui ne fait que des bêtises dans sa vie mais que tu laisses toujours passer! Crie Daniel.

— Qu'est ce qu'il se passe David? Dit-il en se tournant vers lui et en le lâchant.

— Il est arrivé ici hier seulement et il a osé toucher Lyra! Ils se sont même embrassé !

— QUOI? Crie t-il en regardant David, choqué.

Mon Dieu j'ai tellement honte. Je n'ai jamais eu autant honte de ma vie. Que va penser son père de moi?

— Et ne t'avise même pas de la mêler à ça, continue Daniel. Elle ne savait pas que c'était toi mais toi tu savais que c'est sans doute ma femme. Où est ce que tu mets le sens de la loyauté, David? Tu mets ça où ?

— Je croyais qu'entre vous il n'y avait rien, juste un contrat. Et c'est juste...

— Ça excuse le fait que tu sautes sur elle et l'embrasse ? Ça l'excuse? Crie t-il en voulant s'approcher encore de lui pour lui refaire son portrait.

— Ça suffit maintenant Daniel ! On s'en va, David.

Il tire David et ils se dirigent vers l'extérieur.

— Que je revois dans ma maison et tu sauras qui je suis vraiment ! Je ne veux même plus te voir ici, retourne d'où tu viens.

Ne supportant pas de voir tout ça, je monte en vitesse et je m'enferme dans la chambre. Je me mets à pleurer. Quelques minutes après, je suis au téléphone avec Tina qui me rassure et me dit que ce n'est pas de ma faute. Ça m'a fait du bien d'en parler. C'est vrai que je voulais cerner les sentiments de mon mari mais pas comme ça, et pas en poussant deux frères à se battre. Je pose mon téléphone et m'approche de la fenêtre. J'entends des cris. Ça continue toujours, je vois... Je crois que Daniel est en train de mettre David dehors, de lui même. Je soupire pour me donner du courage. Je descends les escaliers et vois Daniel entrer dans la pièce. J'évite son regard.

— Il est parti...

Je ne sais pas pourquoi il me dit ça. Je le regarde et je vois des blessures sur son visage. J'ai à peine le temps de m'y attarder que je le vois verrouiller la porte et se tourner vers moi.

— Alors qu'est ce que ça fait d'embrasser mon frère ? Tu as aimé ?