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Les douleurs ne meurent pas

Les douleurs ne meurent pas

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Résumé

Table des matières

Sally travaille dans une agence de publicité et mène une vie tranquille en apparence. Elle a reconstruit sa vie à Paris dans l’anonymat alors qu’elle était Duchesse sur son île d’origine, Ksiong. Un groupe de mercenaires s’est emparé de ce coin de paradis, obligeant les habitants à fuir. Ils ont semé le chaos et tué la famille royale Aslakanov jusqu’au dernier membre : le prince Ori, fiancé de Sally. Un soir qu’elle travaille tard, Ori reparaît vivant dans le bureau de Sally. Le prince de Ksiong est poursuivi par Gegorio, un mercenaire impitoyable voulant sa peau à tout prix. De là, Ori et Sally pourront-ils renouer avec leur passé… et leur amour ? Extrait : "Les douleurs ne meurent pas. Elles s’éteignent lentement. Et, à la lueur d’autres combats, elles reprennent vie."

Chapitre 1 CHAPITRE 1

Quand on rêve trop longtemps à l'impossible et que l'impossible se réalise…

L’atmosphère surchargée de la salle de conférence étouffait Sally. La soirée trainait en longueur, aucun débat n’animait son monologue sur l’importance de trouver une idée originale. Elle parlait, parlait sans fin en cliquant sur sa présentation. La diapositive finale représentait un dessin humoristique. En peaufinant son exposé, elle avait pensé finir sur une note sympathique. Mais elle avait fait chou blanc de bout en bout.

Sa fine équipe de communication restait mutique. Un oxymore pour des personnes ayant des diplômes de marketing. Six visages la regardaient d’un œil vide en mimant des applaudissements. Une gêne grandissante s’installa dans la pièce. Sally hésitait entre hurler et crier, ce qui revenait au même. Taper du pied, mais cela n’aurait pas fait sérieux ou abandonner. Au final, ils ne valaient pas la peine de se prendre la tête. D’un geste las, elle désigna la porte et les enjoignit à partir.

— La réunion est terminée, vous pouvez y aller. Nous reprendrons les points importants demain matin. Tout le monde à bord du navire à 10 heures.

De loin, elle entendit des commentaires du style « Le Titanic coule » « À vos ordres, commandant ».

Un gros nœud se forma dans son ventre. Son équipe devenait ingérable. Aucun d’eux n’avait d’idées qui tiennent la route pour ce projet, et pas un ne tentait d’y mettre de la bonne volonté. Ils étaient sept sur cette campagne de publicité, SEPT personnes surqualifiées, SEPT employés de Beckerman - la plus grosse boîte de pub d’Europe - à plancher sur un malheureux produit. Et il n’y avait que Sally, la responsable, à tout donner pour atteindre leur objectif. Effectivement, l’enjeu était moindre par rapport aux autres dossiers qu’ils traitaient habituellement. Alors, personne ne s’impliquait sauf elle… pour une bonne raison. Elle avait joué sur la corde sensible avec Brice, son supérieur, pour qu’il accepte de prendre en main la campagne de Gabin.

Gabin, son ami venait d’ouvrir son entreprise. Il proposait des meubles sur mesure ainsi que des bibelots, et d’autres objets en bois recyclé. Ses commandes démarraient fort, mais son souhait de conquérir le pays voire le continent n’avait pas d’avenir sans un marketing adapté.

Quand tout le monde déserta le navire, elle se sentit seule au monde dans cette grande salle pleine de chaises vides. Même si le style épuré lui plaisait plus que la montagne de dossiers envahissant son bureau à l’autre bout du couloir ; la présence humaine la rassurait.

Un peu fatiguée de sa longue journée, Sally se posta devant la baie vitrée. Les lumières de Paris dansaient à ses pieds, du vingtième étage, elle dominait la ville, la vue imprenable sur les Champs-Élysées la surprenait toujours en été. Le soleil de la fin de journée empourprait le bitume, et les enseignes des commerces apportaient une touche de magie au décor. Absorbée par les couleurs, elle ne s’aperçut pas de la larme qui courait sur sa joue. Cet élan de mélancolie la surprenait dans les moments de solitude. Souvent, cela ne durait pas. Elle se contentait de se souvenir des plus beaux moments passés avec lui. Et la tristesse s’éclipsait. Mais ce soir, les plaies mal cicatrisées se rouvraient et saignaient. Le surmenage aidant, son petit coup de blues se transforma en véritable chagrin.

Combien de temps allait-elle vivre avec ce poids sur le cœur ?

Les médecins disaient que le deuil se ferait quand elle aurait retrouvé la sérénité. Elle l’avait retrouvée ! Depuis cinq ans, elle bossait chez Beckerman. Son travail l’avait aidée à oublier la perte de son unique amour. Mais à trop vouloir panser ses blessures en s’acharnant sur son job, elle oubliait l’essentiel. Vivre, tout simplement.

Auprès de Gabin, elle se sentait de nouveau elle-même. Il la faisait rire, il lui faisait du bien. Et aussitôt qu’il quittait son appartement, le monde redevenait cette sphère habitée de néant. Autour d’elle, hormis lui, il n’y avait personne. Que des connaissances, pas de vrais amis. Sally savait pertinemment qu’elle avait choisi de se couper de la société. Elle avait sciemment décidé de n’inclure personne dans son cercle amical, et évitait de nouer des relations amoureuses. Tout ce qui pouvait l’intégrer de près ou de loin dans un groupe, elle le rejetait.

Gabin, lui, c’était différent. Ils s’étaient rencontrés à une soirée proposée par Beckerman trois ans auparavant. Dès le début de la soirée, il lui avait fait du rentre-dedans pour finalement lui avouer qu’il était gay. Il ne semblait pas mesurer son pouvoir de séduction auprès des autres femmes. Elles le dévoraient toutes tandis qu’il s’accrochait à Sally. Avec son caractère de cochon, elle l’avait envoyé balader plusieurs fois en moins d’une heure. Mais il s’amusait à revenir à la charge jusqu’à ce qu’un incident majeur lui fasse fermer son clapet.

En pensant à lui, sa photo s’afficha sur son smartphone.

— Salut, ma douce tigresse, ton petit chat voudrait savoir si la campagne avance.

— Salut, Gab. Ça avance. Tu auras une ébauche la semaine prochaine. On pourrait se voir… disons, après-demain pour faire un point. Ta porte-placard est très ingénieuse, seulement, mes collaborateurs aimeraient en savoir un peu plus sur son fonctionnement.

— Vendredi, j’ai un créneau vers 15 heures, si tu es OK, c’est bon pour moi.

— Ça marche.

— Tu as cinq minutes pour parler d’autre chose que de travail ?

— Même six. Tu as un problème ?

— Oui.

— Ah, merde ! Comment puis-je t’aider ?

— C’est d’un conseil dont j’ai besoin.

— Je t’écoute. Tu me fais peur.

De l’autre côté du combiné, un rire franc perça à travers le haut-parleur. Gabin riait de bon cœur, Sally ne l’avait jamais entendu s’esclaffer de manière aussi franche. Cela la rassura, car le début de leur conversation l’avait mise dans un état nerveux. Les mauvaises nouvelles, elle ne les encaissait plus depuis…

Depuis Ori. Sa mort la minait tous les jours. Elle y faisait face en plongeant dans le travail à corps perdu, mais un rien la ramenait au passé.

Soudain, elle se rendit compte que Gabin attendait son approbation en vue de lui exposer sa question.

Un bruit de sonnette dans son appartement mit fin prématurément à leur discussion. Il l’embrassa chaleureusement d’un bisou sonore qu’elle reçut comme s’il était là physiquement.

Le ventre de Sally gargouilla si fort lorsqu’elle raccrocha son téléphone qu’elle garda l’appareil en main et appela le traiteur chinois. Adepte de nourriture asiatique, Yin et elle devenaient de plus en plus proches. En commandant trois ou quatre fois par semaine les soirs, ils commençaient à bien se connaître. D’ailleurs, il reconnut tout de suite son numéro et décrocha en piaffant avec un accent ridicule.

— Yin, c’est moi. Tu es né dans le XVI°, arrête !

Yin reprit une voix plus masculine et un accent très parisien.

— Que puis-je pour la jolie dame de la tour ?

— Une soupe miso et une salade aux crevettes, s’il te plaît. Dans trente minutes.

— C’est comme si c’était fait. Je te rajoute une perle de coco, ma mère a changé la recette. Nous avons besoin de cobayes.

— Ta mère n’invente que des plats délicieux, ses perles doivent être à tomber.

— Ne parle pas trop vite, elle est dans une phase d’expérimentation.

Sur cette répartie, le traiteur coupa court à leur échange puéril. Il prétendit avoir des clients à servir.

En attendant sa livraison, Sally rengaina son smartphone et déverrouilla son ordinateur. Les messages urgents à traiter défilèrent sur son écran. Elle frôlait le burn-out. Brice lui donnait de plus en plus de dossiers en charge prétextant qu’il avait besoin de la meilleure. Sauf que maintenant, son atout majeur faiblissait.

Mécaniquement, elle répondit aux mails des clients impatients. L’un désirait, l’autre voulait à tout prix, et enfin, certains messages plus directs lui demandaient de bouger son arrière-train.

Le mercredi lui réservait en général des surprises. C’était le jour de la semaine où tout le monde avait un souci. Et aujourd’hui, personne ne l’avait harcelée avec des problèmes de second ordre. Vingt et une heures. Aucune catastrophe à déplorer.

— Tu as défié la loi des séries, ma jolie, dit-elle à son reflet dans la vitre.

Sally fit un petit tour de sa silhouette se jugeant plutôt jolie. Du haut de ses vingt-cinq ans, elle pensait avoir déjà tout vécu, tout vu ou presque. Il fallait avouer qu’avant son intégration chez Beckerman, sa vie chaotique l’avait fait vieillir plus vite que toutes les adolescentes du monde entier.

Ses jolies formes se découpaient sur la baie vitrée. Sally possédait une stature digne d’une princesse, bien sûr, elle en était une ou avait été en passe d’en être une. Avec son port de tête noble qui reflétait son âme de guerrière, sa poitrine ferme et bien dressée, sa taille fine, Sally portait physiquement les traces de l’aristocratie de ses ancêtres.

Un cliquetis dans l’open-space la ramena dans les locaux de Beckerman et Associés. De sa chaise, elle interpella Yin.

— Je suis là ! cria-t-elle sans tourner la tête.

Un nouveau mail apparaissait sur son ordinateur. Un dossier extrêmement sensible qu’elle attendait.

— Vin ou saké ?

Les doigts de Sally se suspendirent au-dessus du clavier. Son cœur se décolla de sa cage thoracique, ses mains tremblèrent et ses yeux se mouillèrent de larmes immédiatement. Qui était entré ? Qui se permettait de lui rappeler son passé ?

Personne.

Car ses collègues ne connaissaient pas les raisons de sa mélancolie. Ici, les gens l’appréciaient pour son engagement dans la société, mais personne ne se souciait du masque de tristesse qui assombrissait son visage par moment. Alors, qui prononçait cette question sur ce ton et avec cette voix ?

— Tu n’as toujours pas choisi.

Le passé devint présent à cette seconde et le présent s’interrompit. Un point de suspension marqua cet instant. Plus rien de concret ne rattacha Sally à la réalité. Elle fut projetée dans une dimension parallèle, un autre lieu. Elle se revit sur le rocher surplombant la mer, écoutant les paroles de son grand-père qui répétait constamment que les rêves devaient prendre vie sinon, on les vivrait dans une autre vie. Il ajoutait : « Quand on rêve trop longtemps à l’impossible et que l’impossible se réalise… »

Les croyances concernant les revenants et autres balivernes, elle n’y croyait pas. Pourtant…

— Vin ou saké ? répéta la voix.

Sally ferma les yeux. Elle espérait les rouvrir, se réveiller dans son lit en s’admonestant.

Les paupières toujours scellées, son vœu ne se réalisa pas. Ce qu’elle vivait n’était ni un rêve éveillé ni le fruit de son imagination. Parce que lorsqu’elle se décida à regarder, Ori se tenait dans l’encadrement de la porte.

Ori parlait.

Ori respirait.

Bon sang ! Il était vivant.

Elle resta interdite devant l’homme qui se tenait près d’elle. Le noir ténébreux de ses yeux, en harmonie avec son costume bleu foncé, la bouleversa. Elle oscillait entre être dans un cauchemar ou dans un rêve. Ses jambes, trop lourdes, ne supportèrent pas son poids plume. Elles tremblaient tant qu’elle prolongea sa position assise tout en dévisageant ce fantôme. Il ressemblait trait pour trait à Ori. Selon ses souvenirs, son amour possédait le physique d’un athlète, les yeux d’un aigle et les cheveux soyeux d’un pur-sang. Son sosie lui avait parlé. Il s’agissait de sa copie conforme, avec quelques années de plus, une musculature plus développée et un visage plus carré.

Le choc passé, Sally se ressaisit. Elle esquissa un sourire. Si elle s’était endormie, alors, elle pourrait céder à ce doux songe, juste cette fois.

Après la mort d’Ori, elle avait souffert d’hypnagogie, une maladie relevant du psychisme. Elle est caractérisée par la transition de la conscience entre l’état d’éveil et l’état du sommeil naturel, selon la définition du psy. Mais Sally était guérie. Maintenant, le profil d’Ori apparaissait de temps en temps quand elle dormait profondément, souvent, cela s’apparentait à des cauchemars. Le matin, elle effaçait mentalement cet épisode fâcheux par une séance de méditation.

Pourquoi replongeait-elle ce soir ?

Une main chaude se posa sur son épaule. La sensation lui arracha un frisson. Ce qu’elle ressentit lui parut si vrai qu’elle osa poser sa main au-dessus. Sous ses doigts, des doigts virils s’agrippaient à elle, la chaleur de ce contact l’irradia complètement. Un flux réconfortant navigua de la racine de ses cheveux à ses orteils. L’apaisement total. Soudain, toute la souffrance de ces années s’envolait.

— Sally, ouvre les yeux, je t’en prie.

Elle répondit dans le vague :

— Si j’ouvre les yeux, tu disparaîtras. Et ce soir, j’ai besoin de toi, Lovianovski. J’ai besoin de tes bras autour de moi, d’entendre ta voix me bercer d’un chant de chez nous.

— Sally, ce n’est pas un rêve. Je suis là, à côté de toi. Allez, dépêche-toi de rouvrir les yeux. Le temps m’est compté. S’il te plaît.

La voix insistait pour qu’elle ouvre les yeux, mais elle ne cédait pas.

Tout à coup, une détonation la sortit de son engourdissement. Les fenêtres vibrèrent, les alarmes se déclenchèrent, les systèmes anti-feu se mirent en marche. En moins d’une minute, l’eau se dispersa sur tous les appareils électriques, noyant aussi le mobilier. Un véritable drame se jouait dans les locaux de Beckerman et Associés. Des cris fusèrent des étages supérieurs et inférieurs. Une autre déflagration détona rapidement après la première. Cette fois, un incendie se propagea. Les jets d’eau du plafond ne fonctionnaient plus. Le courant avait été remis, ce qui provoqua des courts-circuits ici et là. Les maigres portions de bureau qui avaient été épargnées par l’eau prenaient feu. Des flammes s’élevaient de toutes parts.

Ori et Sally avaient eu à peine le temps de se protéger des décombres qui leur tombaient sur la tête qu’ils durent affronter un autre danger. Trois hommes habillés de treillis et armés jusqu’aux dents se frayaient un passage entre les débris. L’un des trois, plus grand que les autres, ordonnait à ses acolytes de fouiller les lieux. Il parlait dans une langue qui replongea Sally dans l’horreur. Elle comprenait encore tous les mots. Ce constat l’effraya. Elle aurait voulu rayer à tout jamais tout ce qui la rattachait à son passé, y compris sa langue maternelle. Un spectre surgissant de cette période se cachait sous le bureau avec elle.

— Lâche-moi, scanda-t-elle.

La dureté de sa voix contrastait avec la mollesse qui l’habitait.

— Tais-toi, ils vont nous repérer.

Ori chuchotait d’un ton dur. Il musela Sally de son index. Le goût de sel de sa peau se déposa dans sa bouche. Les souvenirs affluèrent vivement à son esprit. Elle se rappela les nuits sans sommeil qu’ils avaient passées à s’aimer. Elle se souvenait de toutes les folies qu’ils avaient faites de leurs corps. De son audace, de ses caresses sous lesquelles elle frissonnait de bonheur. Ce petit bout de chair sur ses lèvres, c’était une oasis dans son désert.

— Ne me touche pas, se rebiffa-t-elle.

Ori était en vie, et elle, elle se mourait chaque jour de sa perte. Il l’avait laissée dans l’ignorance, revenant sans crier gare. La colère s’installa. Autant sa présence la soulageait d’un poids, autant les questions qu’elle soulevait la plongeaient dans la tourmente.

— Nous devons sortir avant qu’ils nous trouvent. Sol en 3.

— Tu es dingue.

Comme si être là, dans cette situation, semblait normal ! Ori lui parlait en code. Celui qu’ils employaient… avant. La jeune cadre dynamique manqua de s’étouffer en entendant le plan lancé par Ori. Il ne se rendait pas compte qu’elle n’évoluait plus dans ce monde plein de dangers. Sa vie avait pris un autre chemin, loin des attaques, des balles perdues.

— Sol en 3.

Il répéta plus durement.

— Sol en 3, Sal. Sinon, on est cuits.

Ben, tiens ! Elle lui en ficherait des « Sol en 3 » s’ils s’en sortaient.

Contrainte et forcée de lui obéir, elle se dégagea de sa cachette en levant les mains au ciel. Aussitôt, le chef du trio la malmena.

— Où est Aslakanov ?

Sally chercha le moyen de faire diversion. Ce qu’elle entreprit devait fonctionner sinon elle ne saurait jamais le pourquoi du retour d’Ori. Bizarrement, la peur ne l’effleura pas. Seule l’envie d’avoir une explication de la bouche de son ancien fiancé la forçait à assurer.

— Qui ça ? Le type du service comptable ?

À l’air qu’il affichait, n’importe qui aurait hurlé de terreur, mais ses vieux réflexes ressurgissaient malgré elle. La maîtrise de soi était un art où elle excellait. Elle pensait avoir tout perdu de ses automatismes pourtant, ses mains ne tremblaient pas, son rythme cardiaque ne dépassait pas la limite autorisée. Néanmoins, pour donner le change à son adversaire, elle incarna le cliché de la femme affolée.

— De qui parlez-vous ? De Monsieur Lancove ?

— Non, le type qui est entré ici, un brun.

La patience du terroriste atteignait ses limites. Encore une réponse niaise de sa bouche et il l’assommerait à coup de poing. Il n’était pas là pour ça, pour s’en prendre au personnel. La commande était simple : retrouver Aslakanov vivant et le livrer à qui de droit. Déjà, Gegorio jouait avec le feu en déclenchant l’explosion. Ceci était prévu qu’en dernier recours. Seulement, il traquait Aslakanov depuis trop longtemps, et à chaque fois, il manquait de peu de l’avoir. Alors, aujourd’hui, son endurance allait payer coûte que coûte. Les victimes collatérales entraient dans son programme s’il fallait en passer par là.

Il fixait Sally dans le but de déterminer où cogner. Sa main s’élança, mais, un énorme coup sur les cervicales, associés à une clé articulaire le firent plier.

— Les deux autres sont au fond, informa Sally.

— On déguerpit.

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